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Émissions d’ammoniac La profession agricole agit pour la qualité de l’air

Les chambres d’agriculture de Bretagne cherchent des solutions pour réduire les émissions d’ammoniac, mais dénoncent le manque de moyens pour les mettre en œuvre.

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Parmi les polluants responsables de la dégradation de l’air, l’agriculture est en tête pour l’ammoniac. La Bretagne est la première région émettrice française (17 %) avec l’am­mo­niac provenant des bâtiments d’élevage, du stockage des déjections et de la fertilisation organique et minérale des sols.

Des essais en station expérimentale

En 2017, le ministère de l’Écologie a fixé un objectif de réduction de 13 % des émissions en 2030 par rapport à 2005. Les chambres d’agriculture y travaillent au travers des essais menés dans les stations expérimentales. Le 14 octobre 2021, ces travaux ont été présentés à la station porcine de Crécom, à Saint-Nicolas-du-Pélem (Côtes-d’Armor).

 

En porc, l’alimentation multiphase à bas taux de protéines a permis une réduction de 30 à 40 % des émissions d’ammoniac. La majorité des éleveurs porcins l’emploient désormais. En bâtiment, les dispositifs de raclage en V (séparation de la phase solide de celle liquide) et d’évacuation régulière des déjections donnent de bons résultats : respectivement 50 et 30 % de baisse.

 

« La couverture de fosse permet de réduire les émissions de 80 %, toutefois elle a un coût pour l’éleveur », a expliqué Solène Lagadec, chargée de mission environnement à la chambre régionale d’agriculture de Bretagne (Crab). Pour l’épandage, l’objectif est d’enfouir les déjections grâce à des matériels performants.

Produire mieux

« L’agriculteur a tout intérêt à utiliser l’azote pour les besoins de ses plantes et réduire ses achats d’engrais, mais tout n’est pas si facile, rappelle Charlotte Quénard, chargée de la qualité de l’air à la Crab. Il y a de nombreux freins : la météo, le type de sol (en pente, cailloux), le coût des matériels, l’organisation logistique des chantiers avec le recours à des ETA ou Cuma.»

 

« L’objectif fixé sera difficile à atteindre, poursuit-elle. L’enveloppe du plan de relance relative aux agroéquipements a été épuisée en moins de trois semaines. Cela montre que les moyens ne sont pas à la hauteur des besoins. »

 

« L’ADN des chambres d’agriculture est de trouver des solutions pour garder le maximum d’agriculteurs, a conclu Didier Lucas, président de la chambre d’agriculture des Côtes-d’Armor. La question n’est pas comment produire moins, mais mieux. »

Isabelle Lejas

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